dimanche 23 juin 2013

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شاه : فکر نمی کردم رسیدن به ازادی اینقدر گران تمام میشود

 
 
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مرخصی نسرین ستوده و آزادی ژیلا بنی یعقوب


مرخصی نسرین ستوده و آزادی ژیلا بنی یعقوب

مقارن ظهر روز یکشنبه دوم تیرماه ژیلا بنی‌یعقوب، روزنامه‌نگار از زندان آزاد شد و نسرین ستوده، وکیل دادگستری و از اعضای کانون مدافعان حقوق بشر به مرخصی آمد. ژیلا بنی‌یعقوب شهریور ماه سال گذشته برای اجرای حکم یک سال حبس تعزیری خود به زندان اوین رفته بود. خانم ستوده نیز از شهریور سال ۸۹ در بازداشت به سر می‌برد.

iran-emrooz.net | Sun, 23.06.2013, 18:54


ژیلا بنی یعقوب، روزنامه‌نگار  و فعال حقوق زنان پس از اتمام یک سال محکومیت زندانش ظهر یکشنبه ۲ تیرماه ۱۳۹۲ آزاد شد. خانم بنی‌یعقوب شهریور ماه سال گذشته برای اجرای حکم یک سال حبس تعزیری خود به زندان اوین رفته بود.
ژیلا بنی یعقوب در  ۳۰ خرداد ۱۳۸۸ در جریان سرکوب‌های پس از انتخابات به همراه همسرش، بهمن احمدی امویی بازداشت و در خرداد ۱۳۸۹ به یک‌سال حبس تعزیری و ۳۰ سال محرومیت از شغل روزنامه‌نگاری محکوم شد.
بهمن احمدی امویی نیز هم‌اکنون در زندان رجایی‌شهر در اسارت به‌سر می‌برد. او به ۵ سال زندان محکوم شده است.
هم‌زمان نسرین ستوده وکیل دادگستری و از اعضای کانون مدافعان حقوق نیز به مرخصی آمد.
خانم ستوده در تاریخ ۱۳ شهریور ۱۳۸۹ به اتهام اقدام علیه امنیت ملی و تبلیغ علیه نظام بازداشت شده و به زندان اوین منتقل شد. او پیش از بازداشت، بارها به‌خاطر فعالیت‌های حقوقی‌اش مورد تهدید قرار گرفته بود. گروه‌های فشار از وی خواسته بودند که از وکالت شیرین عبادی دست بردارد.
خانم ستوده وکالت پرونده‌های بسیاری از فعالان حقوق بشر و  برخی قربانیان حوادث پس از انتخابات ۲۲ خرداد ۱۳۸۸ را بر عهده داشته‌است و علت اصلی پیگرد قضایی و بازداشت ایشان نیز همین فعالیت‌های او بود.
نسرین ستوده  در مهر ماه سال ۱۳۸۹ در زندان دست به اعتصاب غذا زده بود. در ۴ آبان ۱۳۸۹ و پس از ۲۸ روز اعتصاب غذا به درخواست بسیار از خانواده و فعالان مدنی  اعتصاب خود را شکست.


dimanche 16 juin 2013

Iran : Rohani remporte la présidentielle dès le premier tour



Monde - le 15 Juin 2013

Iran : Rohani remporte la présidentielle dès le premier tour




Avec près de 51% des voix et une large avance sur ses adversaires conservateurs, le candidat Hassan Rohani succède à  Ahmadinejad. Bien que sa candidature ait été validée par le guide suprême Ali Khamenei, il a reçu le soutien de la population modérée du pays, qui espère en l'élisant un apaisement des sanctions internationales qui plombent l'économie.
Présenté comme « le candidat modéré », il serait plus juste de le décrire comme le candidat le moins hostile à l'ouverture. Le changement de politique en Iran sera lui certainement très modeste. La première raison est que les dossiers stratégiques comme le nucléaire ou les relations internationales étant sous l'autorité directe du guide suprême Ali Khamenei. Guide qui a validé la candidature de Rohani et qui ne sera que d'avantage légitimé par cette victoire, qui mettra fin à la cohabitation plus houleuse avec  Ahmadinejad. Rohani est en outre le représentant de l'ayatollah Khamenei au Conseil suprême de la sécurité nationale. Il est également membre de l'Association du clergé combattant, qui réunit les religieux conservateurs.
En outre Rohani devra composer avec les frères Ali et Sadegh Larijani, deux conservateurs sans concession, à la tête respectivement du Parlement et de l'Autorité judiciaire. "Mon gouvernement ne sera pas un gouvernement de compromis et de reddition (en matière nucléaire) mais nous ne serons pas non plus aventuriers" a déclaré Rohani.
D'après le décompte partiel (76% des bureaux de vote), Hassan Rohani a obtenu 14,2 millions de voix, soit 50,8%, après le dépouillement de "27,6 millions de bulletins". Il devance largement trois candidats plus conservateurs: le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf (15,6%), l'ex-chef des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime, Mohsen Rezaï (11,3%) et l'actuel chef des négociateurs nucléaires, Saïd Jalili (11,4%).
Le quotidien des iraniens pourrait toutefois quelque peu changer. Rohani prône plus de souplesse dans le dialogue avec l'Occident, un dialogue qu'il avait dirigé entre 2003 et 2005 sous la présidence Khatami. Durant la campagne, il a même évoqué de possibles discussions directes avec les Etats-Unis. Il devrait essayer par des actions symboliques comme la libération de prisonniers politiques, d'assouplir les sanctions internationales qui étouffent l'économie iranienne. C'est la principale préoccupation des Iraniens, la crise économique provoquée par l'embargo et une gestion hasardeuse d' Ahmadinejad et qui se traduit par une hausse du chômage, une inflation supérieure à 30% et une dépréciation du rial de près de 70%. Les revenus pétroliers ont quasiment diminué de moitié en 2012, et les banques iraniennes sont en grande partie coupées des circuits financiers internationaux.

L'Iran avant les élections

Monde - le 15 Juin 2013

L'Iran avant les élections : les grands reportages de Bernard Chambaz




Iran, envoyé spécial. Le poète et écrivain Bernard Chambaz a publié cette semaine dans l'Humanité cinq grands reportages, dans cinq villes iraniennes. Il nous dresse un tableau précieux de ce pays méconnu et fascinant, dans la semaine qui a précédé l'élection présidentielle.
L’Iran est un carrefour essentiel et possède une situation géographique au contact de la Russie, de l’Inde, de l’Arabie et de l’Europe. Avec la Caspienne au nord, le golfe Persique au sud, un territoire grand comme trois fois la France, 
un désert plus ou moins cabossé, campé de montagnes qui donnent de l’eau, et des villes où réside une population d’environ 75 millions d’habitants…

Il y a voile et voile, et il y a mille et une façons de porter le voile. Ce qu’on appelle voile, c’est d’abord le foulard. Dans les rues de Téhéran, on voit des foulards noirs et les femmes en ont un usage divers, serré autour du visage, ou bien assez lâche au contraire, et même paré de perles blanches en plastique. S’il y a du vent et si elles ont les mains occupées par des paquets, les plus âgées le tiennent entre les dents pour ne pas laisser paraître plus de peau qu’il ne se doit. Mais la majorité des femmes portent des voiles de couleur vive, certaines le posent sur le sommet de leur chignon de sorte qu’elles ont les trois quarts de leur chevelure à l’air libre, et elles se débrouillent pour qu’on voie, le cas échéant, briller des boucles d’oreilles. Ajoutez à ce tableau des lèvres passées au rouge, des sourcils crayonnés, des lunettes de soleil hollywoodiennes, tous les ingrédients d’une stratégie de contournement de la loi qui leur impose de porter le foulard dans l’espace public. La contrainte est si forte que les femmes, sans foulard dans l’espace privé, continuent à le porter dans les scènes intérieures des films et des séries télévisées. Lire la suite

Dernière virée dans les rues de la capitale iranienne. De l’avenue Taleqani à l’ambassade des États-Unis, au terminus de la ligne de métro numéro 1, au bord de l’autoroute, où l’imam Khomeyni a désormais son mausolée, l’intérêt est de regarder sans œillères et ainsi d’enregistrer des « choses vues » qui permettent de saisir le réel.
L’avenue Taleqani est une grande artère du centre de Téhéran. La traverser n’est pas une sinécure. Malgré les feux rouges, l’exercice tient du gymkhana et de la roulette russe. On comprend vite que les voitures ne cherchent pas à éviter les piétons. Au début, il vaut mieux se mettre à côté d’un autochtone, côté opposé au trafic, et calquer son pas sur le sien. On apprend sans tarder. C’est une question de survie. Et on peut admirer les vieux et les vieilles qui n’attendent pas le feu rouge pour remettre leur destin entre les mains d’Allah. Taleqani est le nom de l’ayatollah qui a été le premier imam à conduire la prière du vendredi à Téhéran après la chute du gouvernement provisoire de Chapour Bakhtiar, en février 1979. Il s’est ensuite prononcé contre l’obligation du port du voile et il s’est opposé au principe de la suprématie du pouvoir divin et du guide, contraire aux principes chiites traditionnels. Il a dénoncé le risque de despotisme et tenté d’éveiller son pays à la démocratie. Il est mort le mois de septembre suivant, deux mois avant l’occupation de l’ambassade des États-Unis. Lire la suite
Chez les bouquinistes, le long du jardin du Golestan, on peut trouver des manuels d’informatique, des brochures sur le cinéma, une étude sur Batman 2, des romans, l’intégralité des Trois Mousquetaires en persan, les poésies de Hafez, un cahier d’exercices de musculation préconisés par Schwarzeneger, Mein Kampf, un manuel de basket-ball, un Pinocchio…
 Les pelouses, les bosquets d’arbres, les parcs sont noirs de monde. On vient pique-niquer en famille, assis sur un tapis, des glacières et des ­cabas autour de soi. Vendredi est une journée de congé appréciée et le soleil est de la partie. Tabriz est établie au bord d’un fleuve. La légende prétend que sa source se situe au jardin d’Eden, ce qui placerait la ville aux portes du paradis. Lire la suite

Sur la place Naqsh-e Jahan, la foule est au rendez-vous, en famille, avec ou sans tapis, avec ou sans glacière, avec ou sans les aïeux. Les enfants courent en tous sens. Chardin a vécu quatre ans à Ispahan, au temps de Louis XIV et du chah Abbas II. Il en a rapporté un remarquable récit, allégrement pompé par Montesquieu…
Quand je débarque, à 5 heures du matin, à la gare routière, au nord d’Ispahan, il fait encore nuit. Comme à l’accoutumée, les passagers s’égaillent en une seconde, les chauffeurs se dépêchent de garer l’autocar au dépôt, un planton fait bouillir de l’eau sur un réchaud pour le thé. Tabriz est à douze heures derrière moi. J’ai encore les yeux pleins de ce que j’ai vu par la vitre : le vert, les rideaux d’arbres, l’eau qui coule entre les peupliers, des silhouettes en chemin, le bétail, un ou deux tracteurs, un village aux maisons en terre, les petits cônes de terre rougeâtre pareils à ceux où saint François a reçu les stigmates. Dans l’autocar, j’ai fraternisé avec les joueurs d’une équipe de volley-ball qui rentraient avec la coupe qu’ils avaient gagnée et avec un jeune ingénieur qui cherchait désespérément du travail. Lire la suite.
La guerre en Syrie reste en toile de fond. Toute la presse accorde une grande importance à la conférence internationale organisée ce week-end à Téhéran pour trouver une solution au conflit. Une quarantaine d’États y participent. La presse relaie aussi tout un discours implicite et explicite sur le déclin américain, y compris sur le plan scientifique.
La question économique et sociale est au cœur de la campagne comme elle est, somme toute, au cœur de la vie quotidienne. L’inflation, le chômage, la baisse du pouvoir d’achat sont la préoccupation première. Le diagnostic général met en cause la politique d’Ahmadinejad, sans viser le guide suprême. On évoque les carences structurelles de l’économie iranienne et la corruption. Malgré les fanfaronnades de tout un chacun, on signale l’effet des sanctions, encore accentuées par les États-Unis début juin. La question de la censure s’est invitée dans le débat. Aref et Rohani ont dénoncé les atteintes à la liberté dans le domaine de la culture et de la presse. À quoi Jalili a rétorqué, sans sourciller, qu’il ne fallait pas exagérer et que la liberté régnait, même si deux ou trois journaux étaient interdits. Lire la suite
Bernard Chambaz
Le nouveau président iranien, Hassan Rohani, le 1er juin.
Le nouveau président iranien, Hassan Rohani, le 1er juin. Crédits photo : FARS NEWS/Reuters
PORTRAIT - Le nouveau président iranien, Hassan Rohani, est un pur produit de la révolution de 1979. À 64 ans, il souhaite apaiser les relations de son pays avec le monde extérieur afin de lui donner «une nouvelle voie».
De notre envoyé spécial à Téhéran
À 64 ans, Hassan Rohani, qui vient d'être élu président de la république d'Iran, est un religieux modéré, issu du sérail de la révolution islamique, mais partisan d'une détente avec l'Occident.
Cet ancien négociateur de l'épineux dossier du nucléaire (entre 2003 et 2005) prône une politique de souplesse pour régler le différend qui oppose son pays à la communauté internationale. Alors qu'il dirigeait les discussions face aux Occidentaux, l'Iran avait accepté la suspension de son programme d'enrichissement d'uranium. «C'est Rohani qui fin 2003 annonça à demi-mots que l'Iran avait arrêté son programme nucléaire clandestin à certains représentants occidentaux à Téhéran», se souvient un diplomate français qui le connait bien.
Mais en vertu de la Constitution, c'est le guide suprême, l'ayatollah Ali Khameneï, qui est décisionnaire en matière nucléaire, comme sur les questions stratégiques de sécurité ou de diplomatie. Les deux hommes se connaissent depuis plus de trente ans. «Mais l'avantage de Rohani, ajoute le diplomate, c'est qu'il est en bons termes avec Khameneï», contrairement à d'autres dirigeants réformateurs, comme Hussein Moussavi, assigné à résidence depuis sa défaite à la présidentielle de 2009, ou l'ancien président Hashémi Rafsandjani, écarté du scrutin, il y a quinze jours.
Après des études au séminaire religieux de Qom, Hassan Rohani participa dès le milieu des années 60 au combat contre le shah, ce qui lui valut d'être emprisonné à plusieurs reprises. En 1977, Rohani fut le premier à gratifier Khomeiny du titre d'imam (guide, ndlr), avant de fuir à l'étranger, en France notamment, où il rejoignit le futur fondateur de la République islamique.

Rohani n'est pas hostile à des contacts directs avec les États-Unis

Hassan Rohani est un pur produit de la révolution de 1979. Dès les premières heures du nouveau régime, il accumule les postes dans ses différentes instances d'arbitrage: Assemblée des experts, Conseil des gardiens, avant de diriger le Conseil national de sécurité entre 1989 et 2005.
A la précédente présidentielle, Rohani avait soutenu les manifestants qui protestèrent contre la réélection truquée de Mahmoud Ahmadinejad. Vendredi, il profita à plein du désistement en sa faveur des deux anciens présidents de la république, Mohammed Khatami, le réformateur, et le modéré Hashémi Rafsandjani, dont Rohani est proche.
Comme Rafsandjani, le nouveau président n'est pas hostile à des contacts directs avec les États-Unis, ennemi historique de l'Iran. A l'image de son électorat qui s'est finalement laissé séduire par ce religieux, Hassan Rohani souhaite apaiser les relations avec le monde extérieur, afin de parvenir à une levée des très dures sanctions internationales qui frappent l'économie de son pays, en raison du programme nucléaire iranien controversé. Il veut donner «une nouvelle voie» à l'Iran. Mais ce vétéran de la politique iranienne sait trop bien qu'il ne sera que le deuxième personnage de l'Etat, derrière le guide Ali Khameneï, beaucoup moins enclin à l'ouverture que lui.
           
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Des partisans de Hassan Rohani laissent éclater leur joie dans les rues de Téhéran.
Des partisans de Hassan Rohani laissent éclater leur joie dans les rues de Téhéran. Crédits photo : STRINGER/Reuters
Le guide suprême Ali Khameneï a peu de raisons de pavoiser. La large victoire du réformateur Rohani est un désaveu pour lui et les tout puissants gardiens de la révolution. La majorité des Iraniens souhaitent plus que jamais un changement.
De notre envoyé spécial à Téhéran,
«Rohani! Rohani!», scandaient la nuit dernière des milliers d'Iraniens descendus dans les rues de Téhéran pour fêter la victoire à la surprise générale de leur candidat, le réformateur Hassan Rohani.
La théocratie iranienne a redoré une partie de son blason. Quatre ans après la mascarade électorale qui avait vu les Iraniens dépouillés de leur vote en faveur du réformateur Hussein Moussavi, cette fois, la voix du peuple a été entendue. Le régime - c'est-à-dire le guide suprême Ali Khameneï - n'a pas voulu maquiller les résultats. Certes, des candidats dérangeants avaient été écartés de ce scrutin - comme l'ancien président Hashémi Rafsandjani - mais le vote n'a pas été verrouillé, contrairement à ce qui a été souvent dit. La république islamique a montré qu'elle savait encore préserver une alternance. De quoi faire rougir les dirigeants des monarchies arabes du Golfe, grands donneurs de leçons en matière de démocratie, notamment en Syrie.
Même si le guide suprême assure qu'il s'agit avant tout d'une victoire du régime iranien, Ali Khameneï a peu de raisons de pavoiser. La large victoire du réformateur Rohani est un désaveu pour lui et les tout puissants gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime, qui appuyaient le conservateur Saïd Jalili. Avec plus de 50% des suffrages en faveur de Rohani - plus une bonne partie des 30% d'abstentionnistes - la majorité des Iraniens souhaitent plus que jamais un changement, davantage de libertés, et que leur dirigeants en finissent avec une confrontation avec l'Occident porteuse de tous les maux pour leur économie, dévastée par les sanctions internationales imposées à l'Iran en raison de son programme nucléaire controversé.

«Rohani saura gérer le guide»

Le religieux Rohani peut-il incarner cette vaste aspiration? Beaucoup va dépendre de sa relation avec le guide, qui est le vrai décisionnaire sur tous les grands sujets stratégiques (nucléaire, diplomatie, sécurité). L'avantage de Rohani est qu'il serait «guido-compatible» avec Khameneï, contrairement à d'autres dirigeants réformateurs, comme Rafsandjani et Moussavi notamment. «Rohani saura gérer le guide», assure l'ancien ambassadeur de France en Iran, François Nicoullaud, qui l'a bien connu.
Un antagonisme marqué entre les deux principaux personnages de l'Etat - comme ce fut le cas durant les deux présidences du réformateur Mohammed Khatami entre 1997 et 2005 - s'avère en effet contre productif, suscitant finalement la déception de tous ceux qui réclament un changement rapide et drastique. Or Hassan Rohani ne sera pas l'homme de la rupture avec un système révolutionnaire, dont il est issu.
Quitte à décevoir certains de ses partisans, Rohani n'affrontera probablement pas le guide sur la question de la libération de Hussein Moussavi et Mehdi Karroubi, assignés à résidence après depuis le scrutin présidentiel de 2009, dont peu de portraits étaient brandis par les jeunes qui défilaient samedi soir dans les rues de Téhéran. Il sera en revanche attendu sur la libération des nombreux opposants emprisonnés ces dernières années par le régime. Or le nouveau président a une marge de manœuvre réduite par la Constitution. Rohani va également devoir affronter un parlement conservateur ainsi qu'un système judiciaire tenu par les durs du régime.
Pour desserrer l'étau des sanctions, réduire l'inflation et relancer l'industrie, Rohani n'a pas d'autre choix que d'aboutir à un arrangement avec les Occidentaux sur le nucléaire. Celui-ci est encore lointain. Reste qu'avec lui, le discours va-t-en guerre et négationniste de l'Iran devrait reculer - ce qui privera Israël d'un levier (d'où la première réaction de l'état hébreu minimisant le rôle de Rohani sur le dossier nucléaire). Avec lui, les Américains, partenaires privilégiés des Iraniens pour négocier un arrangement, pourront trouver un interlocuteur pour des contacts directs. L'espoir est permis, mais la route du changement est encore longue en Iran.
Le Monde.fr: 
Nous sommes, encore une fois, impressionnés par la capacité à surprendre des électeurs iraniens, par les foules dans les rues ce soir, et étonnés par la faculté de cet Etat de renouveller ses équilibres, ses compromis

La communauté internationale se dit prête à travailler avec Rohani

La communauté internationale se dit prête à travailler avec Rohani

 
Réputé plus souple que son successeur, le nouveau président iranien est attendu sur les dossiers du nucléaire et de la Syrie
 
 
Le nouveau président iranien est attendu par la communauté internationale sur les dossiers du nucléaire et de la Syrie.
Le nouveau président iranien est attendu par la communauté internationale sur les dossiers du nucléaire et de la Syrie. | AFP/ATTA KENARE

Fraichement élu à la présidence de la République islamique d'Iran, le religieux modéré Hassan Rohani est attendu sur les dossiers du nucléaire et de la Syrie. Successeur de Mahmoud Ahmadinejad, il a promis pendant sa campagne plus de souplesse dans le dialogue avec l'Occident. Des discussions directes avec les Etats-Unis, ennemi historique de l'Iran, avaient notamment été évoquées. Mais l'ancien candidat avait tenu à préciser que son "gouvernement ne serait pas un gouvernement de compromis et de reddition"
  • Washington prêt à collaborer directement avec Téhéran

Prudents, les Etats-Unis ont déclaré qu'ils "restaient prêts à collaborer directement" avec Téhéran sur la question du programme nucléaire iranien après la victoire du candidat modéré. Un tel engagement aurait "pour but de trouver une solution diplomatique qui apaiserait les inquiétudes de la communauté internationale", indique la Maison Blanche dans un communiqué. "Nous espérons que le gouvernement iranien tiendra compte de la volonté du peuple iranien et effectuera des choix responsables pour permettre l'avènement d'un avenir meilleur pour tous", ajoute le texte.

  • Défiance d'Israël
Tel-Aviv, de son côté, a minimisé le rôle du nouveau président iranien, soulignant que c'est le Guide suprême Ali Khameini qui décide de la politique nucléaire du pays. "Après les élections, l'Iran continuera d'être jugé sur ses actes, dans le domaine nucléaire comme dans celui du terrorisme. (Téhéran) doit se conformer aux demandes de la communauté internationale d'arrêter son programme nucléaire et de cesser la propagation du terrorisme dans le monde", a déclaré le ministère des affaires étrangères israélien.
Moins hostile que les représentanst de l'Etat hébreu, la chef de la diplomatie européenne, qui dirige les négociations avec l'Iran au nom du groupe des "5+1" (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), s'est dite "fermement déterminée à travailler avec les nouveaux dirigeants iraniens en vue d'une solution diplomatique rapide à la question nucléaire".
  • Londres, Berlin et Paris préoccupés par le nucléaire et la Syrie
Le Royaume-Uni a appelé  mettre l'Iran sur un nouveau chemin", notamment en "s'attelant aux inquiétudes de la communauté internationale sur le programme nucléaire iranien""Les attentes de la communauté internationale à l'égard de l'Iran sont fortes, notamment sur son programme nucléaire et son engagement en Syrie. Nous sommes prêts à y travailler avec le nouveau président", a renchéri dans un communiqué le chef de la diplomatie française, Lauren Fabius, saluant "l'inébranlable aspiration à la démocratie du peuple iranien".
  • L'opposition syrienne appelle l'Iran à revoir sa position
La Coalition de l'opposition syrienne, elle, a appelé dans un communiqué Hassan Rohani à revenir sur le soutien de son pays au régime de Bachar Al-Assad. "La Coalition nationale syrienne estime qu'il est de son devoir d'appeler le nouveau président de l'Iran à rectifier les erreurs commises par la direction iranienne", affirme le texte, faisant allusion à l'appui de poids apporté par Téhéran à son allié régional.