Monde - le 15 Juin 2013
Iran : Rohani remporte la présidentielle dès le premier tour
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Présenté comme « le candidat modéré », il serait plus juste de le décrire comme le candidat le moins hostile à l'ouverture. Le changement de politique en Iran sera lui certainement très modeste. La première raison est que les dossiers stratégiques comme le nucléaire ou les relations internationales étant sous l'autorité directe du guide suprême Ali Khamenei. Guide qui a validé la candidature de Rohani et qui ne sera que d'avantage légitimé par cette victoire, qui mettra fin à la cohabitation plus houleuse avec Ahmadinejad. Rohani est en outre le représentant de l'ayatollah Khamenei au Conseil suprême de la sécurité nationale. Il est également membre de l'Association du clergé combattant, qui réunit les religieux conservateurs.
En outre Rohani devra composer avec les frères Ali et Sadegh Larijani, deux conservateurs sans concession, à la tête respectivement du Parlement et de l'Autorité judiciaire. "Mon gouvernement ne sera pas un gouvernement de compromis et de reddition (en matière nucléaire) mais nous ne serons pas non plus aventuriers" a déclaré Rohani.
D'après le décompte partiel (76% des bureaux de vote), Hassan Rohani a obtenu 14,2 millions de voix, soit 50,8%, après le dépouillement de "27,6 millions de bulletins". Il devance largement trois candidats plus conservateurs: le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf (15,6%), l'ex-chef des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime, Mohsen Rezaï (11,3%) et l'actuel chef des négociateurs nucléaires, Saïd Jalili (11,4%).
Le quotidien des iraniens pourrait toutefois quelque peu changer. Rohani prône plus de souplesse dans le dialogue avec l'Occident, un dialogue qu'il avait dirigé entre 2003 et 2005 sous la présidence Khatami. Durant la campagne, il a même évoqué de possibles discussions directes avec les Etats-Unis. Il devrait essayer par des actions symboliques comme la libération de prisonniers politiques, d'assouplir les sanctions internationales qui étouffent l'économie iranienne. C'est la principale préoccupation des Iraniens, la crise économique provoquée par l'embargo et une gestion hasardeuse d' Ahmadinejad et qui se traduit par une hausse du chômage, une inflation supérieure à 30% et une dépréciation du rial de près de 70%. Les revenus pétroliers ont quasiment diminué de moitié en 2012, et les banques iraniennes sont en grande partie coupées des circuits financiers internationaux.
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