PORTRAIT - Le nouveau président iranien, Hassan Rohani, est un pur produit de la révolution de 1979. À 64 ans, il souhaite apaiser les relations de son pays avec le monde extérieur afin de lui donner «une nouvelle voie».
De notre envoyé spécial à Téhéran
À 64 ans, Hassan Rohani, qui vient d'être élu président de la république d'Iran, est un religieux modéré, issu du sérail de la révolution islamique, mais partisan d'une détente avec l'Occident.
Cet ancien négociateur de l'épineux dossier du nucléaire (entre 2003 et 2005) prône une politique de souplesse pour régler le différend qui oppose son pays à la communauté internationale. Alors qu'il dirigeait les discussions face aux Occidentaux, l'Iran avait accepté la suspension de son programme d'enrichissement d'uranium. «C'est Rohani qui fin 2003 annonça à demi-mots que l'Iran avait arrêté son programme nucléaire clandestin à certains représentants occidentaux à Téhéran», se souvient un diplomate français qui le connait bien.
Mais en vertu de la Constitution, c'est le guide suprême, l'ayatollah Ali Khameneï, qui est décisionnaire en matière nucléaire, comme sur les questions stratégiques de sécurité ou de diplomatie. Les deux hommes se connaissent depuis plus de trente ans. «Mais l'avantage de Rohani, ajoute le diplomate, c'est qu'il est en bons termes avec Khameneï», contrairement à d'autres dirigeants réformateurs, comme Hussein Moussavi, assigné à résidence depuis sa défaite à la présidentielle de 2009, ou l'ancien président Hashémi Rafsandjani, écarté du scrutin, il y a quinze jours.
Après des études au séminaire religieux de Qom, Hassan Rohani participa dès le milieu des années 60 au combat contre le shah, ce qui lui valut d'être emprisonné à plusieurs reprises. En 1977, Rohani fut le premier à gratifier Khomeiny du titre d'imam (guide, ndlr), avant de fuir à l'étranger, en France notamment, où il rejoignit le futur fondateur de la République islamique.
A la précédente présidentielle, Rohani avait soutenu les manifestants qui protestèrent contre la réélection truquée de Mahmoud Ahmadinejad. Vendredi, il profita à plein du désistement en sa faveur des deux anciens présidents de la république, Mohammed Khatami, le réformateur, et le modéré Hashémi Rafsandjani, dont Rohani est proche.
Comme Rafsandjani, le nouveau président n'est pas hostile à des contacts directs avec les États-Unis, ennemi historique de l'Iran. A l'image de son électorat qui s'est finalement laissé séduire par ce religieux, Hassan Rohani souhaite apaiser les relations avec le monde extérieur, afin de parvenir à une levée des très dures sanctions internationales qui frappent l'économie de son pays, en raison du programme nucléaire iranien controversé. Il veut donner «une nouvelle voie» à l'Iran. Mais ce vétéran de la politique iranienne sait trop bien qu'il ne sera que le deuxième personnage de l'Etat, derrière le guide Ali Khameneï, beaucoup moins enclin à l'ouverture que lui.
À 64 ans, Hassan Rohani, qui vient d'être élu président de la république d'Iran, est un religieux modéré, issu du sérail de la révolution islamique, mais partisan d'une détente avec l'Occident.
Cet ancien négociateur de l'épineux dossier du nucléaire (entre 2003 et 2005) prône une politique de souplesse pour régler le différend qui oppose son pays à la communauté internationale. Alors qu'il dirigeait les discussions face aux Occidentaux, l'Iran avait accepté la suspension de son programme d'enrichissement d'uranium. «C'est Rohani qui fin 2003 annonça à demi-mots que l'Iran avait arrêté son programme nucléaire clandestin à certains représentants occidentaux à Téhéran», se souvient un diplomate français qui le connait bien.
Mais en vertu de la Constitution, c'est le guide suprême, l'ayatollah Ali Khameneï, qui est décisionnaire en matière nucléaire, comme sur les questions stratégiques de sécurité ou de diplomatie. Les deux hommes se connaissent depuis plus de trente ans. «Mais l'avantage de Rohani, ajoute le diplomate, c'est qu'il est en bons termes avec Khameneï», contrairement à d'autres dirigeants réformateurs, comme Hussein Moussavi, assigné à résidence depuis sa défaite à la présidentielle de 2009, ou l'ancien président Hashémi Rafsandjani, écarté du scrutin, il y a quinze jours.
Après des études au séminaire religieux de Qom, Hassan Rohani participa dès le milieu des années 60 au combat contre le shah, ce qui lui valut d'être emprisonné à plusieurs reprises. En 1977, Rohani fut le premier à gratifier Khomeiny du titre d'imam (guide, ndlr), avant de fuir à l'étranger, en France notamment, où il rejoignit le futur fondateur de la République islamique.
Rohani n'est pas hostile à des contacts directs avec les États-Unis
Hassan Rohani est un pur produit de la révolution de 1979. Dès les premières heures du nouveau régime, il accumule les postes dans ses différentes instances d'arbitrage: Assemblée des experts, Conseil des gardiens, avant de diriger le Conseil national de sécurité entre 1989 et 2005.A la précédente présidentielle, Rohani avait soutenu les manifestants qui protestèrent contre la réélection truquée de Mahmoud Ahmadinejad. Vendredi, il profita à plein du désistement en sa faveur des deux anciens présidents de la république, Mohammed Khatami, le réformateur, et le modéré Hashémi Rafsandjani, dont Rohani est proche.
Comme Rafsandjani, le nouveau président n'est pas hostile à des contacts directs avec les États-Unis, ennemi historique de l'Iran. A l'image de son électorat qui s'est finalement laissé séduire par ce religieux, Hassan Rohani souhaite apaiser les relations avec le monde extérieur, afin de parvenir à une levée des très dures sanctions internationales qui frappent l'économie de son pays, en raison du programme nucléaire iranien controversé. Il veut donner «une nouvelle voie» à l'Iran. Mais ce vétéran de la politique iranienne sait trop bien qu'il ne sera que le deuxième personnage de l'Etat, derrière le guide Ali Khameneï, beaucoup moins enclin à l'ouverture que lui.
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